Allemagne
Que faire quand les parcs éoliens font faillite ? 03.07.2003



Article paru dans le Trierischer Volks Freud, du mercredi 21 mai 2003.

L’énergie éolienne devient un problème pour les communes. Les assureurs demandent des normes de sécurité de plus en plus importantes.

Trèves :
Les allemands sont les champions du monde en ce qui concerne l’énergie éolienne.

Mais l’image de l’éolienne est en train de se détériorer.

De mauvais emplacements et de nouveaux calculs des assurances mènent à un début d’insolvabilité. Que faire quand les parcs éoliens font faillite ? Cette question se posera bientôt à plusieurs communes.

Le secteur de l’éolien a battu un record en 2002 en installations nouvelles.

L’Allemagne se trouve à la tête de ces investissements : avec 12 000 MW et une production de courant de 22 millions de kWh, la République Fédérale mène nettement devant l’Espagne, les USA ou le Danemark, mais l’énergie éolienne est menacée par une série de problèmes.

Les normes techniques fixées à la fin des années 90, s’avèrent sous-estimés sur le plan assurances. Un grand nombre de dégâts provoqués par les tempête, les orage, les incendies, les gelées, a fait explosé les prévisions des compagnies d’assurance : pour 1 € de prime d’assurance, les compagnies ont du dépenser 1,20 € pour couvrir les dommages. Certains assureurs ont même atteints les 300 %. Pour le dommages des parcs éoliens, les assureurs allemands ont payé en 2002, 40 millions d’euros.


Les assureurs réagissent : la surveillance technique doit être renforcée, comme le signale le Centre d’Information des Impôts de Frankfort, les assureurs pourraient proscrire un échange standard des rotors, pièces mécaniques, et pièces de génératrice. Cela coûterait, selon une estimation des assureurs, 150 000 € par machine. Alors que jusqu’à aujourd’hui, la maintenance par an et par machine était estimée à 20 000 €, il apparaît clairement une augmentation très importante des frais financiers. L’Association Fédérale Pour l’Energie Eolienne, espère un accord sur une surveillance des installations, et un remplacement régulier des pièces fragiles. Cela coûterait nettement moins cher.

 

Il court la rumeur suivante : Allianz prévoirait de se retirer du marché dans les deux années à venir, s’il ne veut pas se retrouver en déficit en raison de l’éolien. De plus, les producteurs d’énergie alternative ont l’air de s’essouffler pour une raison supplémentaire : on a assisté à une baisse de production en 2000 et 2001. Les experts craignent que les avant-projets aient été beaucoup trop optimistes : les installations éoliennes ne rentrent pas du tout dans leur prévisions de rentabilité. Cela pourrait devenir un énorme problème pour les communes, car la démolition des éoliennes n’est prévue par aucune assurance.

Les énergies fossiles sont rares en Allemagne, mais en ce qui concerne les énergies alternatives, les ingénieurs allemands se sont faits une réputation mondiale, que se soit pour les énergies éolienne, hydraulique, solaire ou biomasse. Les techniques développées par l’Allemagne sont reconnues dans le monde entier. En ce qui concerne l’énergie éolienne, les allemands sont classés premier depuis plusieurs années. Avec 13 800 machines, ils livrent pour un total de 12 000 MW d’électricité.

En Union Européenne, Allemagne incluse, ont été installées 17 300 machines. Mais pour le champion du monde de la production éolienne, pour la première fois depuis 15 ans, il y a eu perte de vitesse des installations. Dans l’ensemble, la part des énergies alternatives à la production électrique est relativement faible. 3% est fourni par l’éolien, un peu plus par l’hydraulique, et le solaire n’atteint pas 1%. Avec seulement la production d’énergie alternative, il n’y aurait plus de lumière en Allemagne.

L’Allemagne n’est pas seulement pauvre en énergie fossile mais aussi en énergie solaire et en vent.

La technique solaire allemande en Afrique et les installations éoliennes en Espagne donnent d’excellents résultats. Dans les années à venir, les entreprises allemandes veulent forcer sur les installation en Espagne. Une réussite, comme en Allemagne, sera seulement possible si les moyens techniques permettent de grosses installations en off-shore, pour que les promoteurs ne plongent pas comme la net entreprise. Ils seront obligé de calculer très soigneusement leur opération.

 

Mauvais vent pour l’énergie propre.

Installations éoliennes : Que faire quand le promoteur dépose le bilan ? Les communes doivent s’assurer elles-même.

Trèves / Frankfort : L’énergie éolienne fait parler d’elle dans la région de Trèves où se disputent partisans et opposants au sujet de nouveaux emplacements. A Frankfort par contre, les experts discutent de l’avenir financier de l’énergie propre. Le résultat : le marché jusqu’alors en expansion aura un avenir difficile.

L’énergie éolienne a connue en Allemagne, pendant ces dernières années, un incroyable essor : rien que dans la région de Trèves, 182 machines produisent du courant ( juillet 2002). A cette période, 60 installations de machines supplémentaires ont été accordées et 118 ont été projetées. Les critiques des experts s’amplifient. « Dans la région de Trèves se trouves ainsi plus de la moitié de toutes les installations éoliennes en Rhénanie-Palatinat. Le Comité Régional d’Installations Eoliennes est responsable du choix des emplacements. Dans 65 lieux prioritaires et sur une surface totale de 1 500 hectares pourraient être encore installées théoriquement 340 machines. » Dixit Roland Wernig, le chef du Comité Régional d’Installations Eoliennes pour la région de Trèves. La situation du côté projet est plutôt favorable pour les exploitants d’éoliennes, par contre, les experts financiers mettent en garde contre un trop grand optimisme.

Jusqu’à présent, seules quelques entreprise exploitantes sont en déficit. Les premières banqueroutes des installations éoliennes ont alerté les services financiers : Quelle est la rentabilité de ces entreprises ? Les experts ont creusé cette question à un forum spécial éolien à Frankfort. L’installation des sites dans le pays est arrivé, selon l’expert de l’énergie éolienne Stephan Loïpfinger, à la limite du bon sens, à coté des demandes croissantes des primes d’assurances. Loïpfinger souligne aussi le peu de rentabilité de certaines installations. Ainsi en ce qui concerne le parc éolien Lauenburg de la société hambourgeoise König & Compagnie, le facteur de rentabilité est de 17 %. Ainsi 83 % de la capacité installé n’est pas utilisée. Le résultat du forum de Frankfurt : l’avenir de l’énergie éolienne se trouve dans l’eau, c’est à dire, les installation off-shore.

Les premiers problèmes financiers ont montré que quand les exploitants des parcs éoliens font faillite, ce n’est pas seulement un désastre pour l’entreprise, mais aussi pour les communes qui peuvent y laisser beaucoup d’argent.

Il y a encore beaucoup de maires qui acceptent volontiers l’installation des éoliennes parce que chaque année les exploitants versent un loyer annuel de 30 000 euros pour pouvoir mettre ces installations sur des terrains communaux. Tant que tout marche bien, c’est une bonne affaire pour les communes. Mais si l’exploitant fait faillite, les commune font grise mine.

La démolition de telles installations n’est pas encore réglementée et les frais qui lui sont liée, grimpent extrêmement vite : cela peut s’élever de 50 000 à 300 000 euros par machine, surtout par rapport au recyclage des rotors en fibre de verre qui reste un grand problème : on ne sait pas recycler la matrice composée de fibre de verre et de résine synthétique.

Quant aux fondations qui doivent être détruites par des explosifs, cela peut coûter très cher. Roland Wernig conseille aux communes de faire un contrat avec les installateurs pour que ces frais de démolition soient à leur charge.

 

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