26- Le président d'AAER n'est pas amer

AAER n'est impliquée dans aucun des projets de parcs éoliens choisis par Hydro-Québec. Photo: Bloomberg

Denis Lalonde, LesAffaires.com

La direction du seul fabricant d’éoliennes au Canada, AAER, a appris en même temps que tout le monde lundi, en regardant la télévision, qu’elle n’était pas retenue pour l’un des 15 projets de parcs éoliens choisis par Hydro-Québec. Malgré sa déception avouée, le président d’AAER, Dave Gagnon, dit ne pas être amer envers la société d’État.

«La journée de lundi a été très difficile pour notre organisation. Il faut comprendre que nos éoliennes, en 2010, seront à 92% de contenu québécois. Hydro-Québec a malgré tout été pour nous une belle expérience. Pendant plus d’un an et demi, nos services d’ingénierie ont travaillé pour que l’on puisse qualifier la société auprès d’Hydro au niveau de la maturité technologique. Nous avons également passé le test de simulation de nos équipements sur le réseau d’Hydro-Québec», raconte Dave Gagnon, en entrevue.

Ce dernier ajoute qu’AAER a obtenu sa pré-qualification auprès d’Hydro en septembre 2007. L’entreprise était convaincue que les propositions de ses partenaires –TransCanada, SkyPower et Lehman Brothers– allaient être retenues, ce qui n’a pas été le cas.

«Nous sommes tristes car nous pensions pouvoir installer de nos éoliennes au Québec, ce qui ne sera pas le cas», ajoute le président de l’entreprise de Bromont.

Pour Dave Gagnon, la page est maintenant tournée avec Hydro-Québec et AAER entend concentrer ses énergies à décrocher des contrats auprès de développeurs américains: «On dit beaucoup de bien de l’énergie éolienne au Québec, mais c’est tout de même un petit marché sur l’échiquier mondial. On installe chaque année l’équivalent de 2000 mégawatts en éoliennes aux États-Unis et on y obtient des commandes directes et non par appel d’offres. C’est donc plus facile pour nous d’obtenir des contrats de ce côté», dit-il.

Le titre ne cesse de dégringoler

Le titre d’AAER a été violemment secoué après l’annonce d’Hydro-Québec. L’action de la société valait 2$ à la Bourse de croissance TSX avant l’annonce de la société d’État et a depuis effectué une chute vertigineuse jusqu’à 41,5 cents en milieu d’après-midi.

«Les marchés avaient anticipé que nous allions remporter quelques appels d’offres», résume-t-il. Le président d’AAER rappelle que lorsqu’il a fondé l’entreprise, en décembre 2000, Hydro-Québec n’avait pas encore annoncé ses appels d’offres du côté de l’énergie éolienne: «Nos investisseurs institutionnels continuent de nous soutenir sur la base de notre plan d’affaires nord-américain», affirme-t-il.

L’équipe s’est remise au boulot pour décrocher des contrats sur d’autres projets en dehors du Québec.

Placement privé

Le plongeon de l’action de la société à forcé cette dernière à modifier un financement par prise ferme effectué auprès de Canaccord Adams et de la Financière Banque Nationale. Le 30 avril, AAER a procédé à une prise ferme de 7,5 millions de dollars via l’émission de 6,25 millions d’actions à un prix unitaire de 1,20$. L’entreprise a également alloué près d’un million d’actions pour couvrir les attributions excédentaires, ce qui lui a permis d’obtenir 1,13 million de dollars de plus.

Six jours plus tard, le montant du financement n’a pas changé, mais AAER procédera à présent à l’émission de 15 millions d’actions à un prix unitaire de 50 cents. De plus, 2,23 millions d’actions serviront à couvrir les attributions excédentaires.

 

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