Cortège de hausses de tarifs en vue, Hydro-Québec paie 7000 $ par mégawatt racheté

Publié le 27 novembre 2008 à 00h00 | Mis à jour le 27 novembre 2008 à 12h58

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Le Québec, prochain Fort Worth du Nord ?

Pierre Couture Le Soleil

Le potentiel gazier du Québec fait rêver André Caillé. «Les retombées économiques annuelles se compteront en milliards de dollars. Le Québec sera le prochain Fort Worth du Nord», prédit-il.

Dans une forme exemplaire, l'ancien pdg d'Hydro-Québec était de passage hier dans la capitale au forum Exploration Québec 2008.

Trop occupé pour la retraite, André Caillé siège maintenant au sein de plusieurs conseils d'administration dont celui de Junex (V.JNX), une société d'exploration gazière de Québec. Chez Junex, André Caillé occupe également un poste de conseiller stratégique.

Selon ce dernier, la production de gaz naturel pourrait débuter rapidement au Québec. «Dans le cas de Junex, on parle pour 2010», a-t-il laissé entendre.

L'ancien patron de Gaz Métro (T.GZM.UN) se dit d'ailleurs emballé par les récentes découvertes de Forest Oil, un partenaire de Junex . La pétrolière de Denver estime que le potentiel gazier de ses réserves québécoises pourrait s'élever à 4000 milliards de pieds cubes, soit une valeur de 24 milliards $US.

«Lorsque la production partira au Québec, je peux vous assurer que les retombées économiques seront significatives pour la province. On parle de 10 000 emplois par année», a indiqué M. Caillé.

D'après lui, la situation du Québec est comparable à celle de Fort Worth, une ville du Texas où les retombées du gaz naturel n'arrêtent plus de créer de la richesse.

André Caillé estime que les réserves de gaz naturel situées entre Québec et Montréal n'ont pas fini de faire parler d'elles. «On est au début d'une grande aventure.»

Gros potentiel

Selon la pétrolière EnCana, la réserve potentielle gazière de la zone des basses-terres du Saint-Laurent (entre Québec et Montréal) pourrait varier entre 35 et 163 trillions de pieds cubes (tcf).

Le gaz naturel québécois serait surtout concentré dans la formation géologique des shales de l'Utica, qui courent en sol québécois de la rive sud du Saint-Laurent, entre Québec et Montréal.

À l'échelle nord-américaine, le potentiel des basses-terres ne serait pas le plus imposant. Dans les États de l'Ohio et du Texas, des bassins (déjà en exploitation) regorgent davantage de gaz naturel.

Au Québec, plusieurs joueurs de l'industrie possèdent un nombre important de propriétés. Junex détient des permis sur plus d'un million d'acres dans les basses-terres du Saint-Laurent, tout comme Questerre (près de 371 000 acres), Gastem (140 000 acres), Petrolympic (230 000 acres) et Molopo d'Australie.

À ces petites juniors, des producteurs de gaz naturel d'importance comme Forest Oil (FST à New York), de Denver, et Talisman (TLM), de Calgary, font également partie des joueurs.

Aux États-Unis, Forest Oil et Talisman sont très actives dans la structure géologique de l'Utica, où elles ont mis à jour des techniques uniques de production (injection d'eau et de sable) à partir des shales gas.

Les shales gas émanent notamment de matière organique non transformée contenue dans des couches sédimentaires se trouvant à des profondeurs de 800 à 1000 mètres.

6000 puits en activité

Cette nouvelle forme d'extraction de gaz non conventionnels connaît d'ailleurs une véritable explosion chez nos voisins du Sud, où plus de 6000 puits sont présentement en activité.

Les gaz non conventionnels alimentent aujourd'hui 25 % de la consommation de gaz naturel aux États-Unis. D'ici quelques années, cette proportion pourrait grimper à 50 %, estiment certains analystes financiers.

Ainsi, chez Cannacord, l'analyste Irene Haas croit que la production de gaz naturel pourrait débuter dès 2010 au Québec.

Pour l'analyste Kim Page de la firme Wellington West Capital Market, le potentiel des shales de l'Utica du Québec pourrait varier entre 10 et 25 tcf.

 

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